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French drama, c'est reparti :-)

25/7/2016

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Les projets pour ce trimestre/The projects for this term

Les ateliers ont repris mardi 19 juillet. 
Deux objectifs pour ce trimestre :
  • La poésie en vue du Jardin poétique pour le Bonjour French Festival le 22 octobre 2016.
  • Nouvelle pièce pour le spectacle co-produit par Uwa French Club au mois de mars 2017. 
Ces deux projets peuvent inclure les adolescents. J'ai donc proposé aux adolescents de rejoindre le groupe adulte. Une fois encore j'aime le mélange des niveaux de langue, le mélange d'âges et de maturités artistiques. C'est extrêmement enrichissant pour les uns et les autres. Ça ressemble encore plus à la vie ;-)
Je vais vous parler ici du Jardin poétique, la pièce de théâtre fera l'objet d'un prochain post. 
The workshops resumed on Tuesday 19 July.
Two goals for this quarter:
  • Poetry for the poetic Garden to Bonjour French Festival October 22, 2016.
  • New play for the performance co-produced by Uwa French Club in March, 2017.
Both projects may include adolescents. So I offered to teenagers to join the adult group. Again, I like the mix of language levels, the mix of ages and artistic maturity. It is extremely rewarding for each other. It still looks more to life;-)
Here, I'll talk about the poetic garden, the play will be a next post.

Le jardin poétique/Poetic garden
"La poésie c'est comme les lunettes, c'est pour mieux voir" J.P. Siméon

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Merci à Domitille Bastit pour ce croquis si poétique.
Pourquoi la poésie ?
J'aime les mots, les sons, le rythme, le langage. J'aime être encore surprise et perdue dans ma propre langue. J'aime qu'elle me déroute et m'emmène sans cesse sur des routes de traverse. J'aime que des hommes aient eu l'idée de s'en servir pour écrire de la poésie... La poésie, ce monde si méconnu, trop empreint de... de quoi ? De... je ne trouve pas les mots... Voilà, je suis perdue dans ma propre langue ! Le mot m'échappe, se cache quelque part pour que je parte à sa recherche, pour que je précise ma pensée ! Les mots des autres arrivent parfois pour nous sauver de ce vertige : "ringarde, dépassé, désuète ou carrément inutile la poésie ?" nous demande Jean Pierre Siméon dans son livre intitulé "La vitamine P, La poésie, pourquoi, pour qui, comment ? " et je continue avec lui car ses mots sont mes mots en cet instant, "je pense, à l'inverse, qu'elle est le ferment de l'avenir et que nous en avons aujourd'hui un besoin vital. Car il n'y aura pas d'avenir humain sans l'humain... Or, plus encore que les équilibres économique et financier, ce qui est en péril dans notre société, c'est l'humain, autrement dit ce qui fonde notre humanité : une conscience ouverte, la relation confiante à l'autre, la volonté d'un mieux-être individuel et collectif. La poésie est cette école d'humanité. Elle est à la portée de tous, l'occasion d'une compréhension dynamique du monde qui nous entoure et du monde que chacun est à lui-même." Merci Mr Siméon. 

Nous avons travaillé un poème d'Henri Michaux, Le Grand Combat. Ce poème est en grande partie écrit avec des mots qui n'existent pas, seuls les sons et le rythme font sens.
Oh, frayeur de leur première lecture, une sorte de désespoir a jailli dans leurs yeux, la peur du manque de vocabulaire, la peur de ne pas comprendre, pourquoi tant de mots inconnus !
Et puis, je leur ai lu... Ils ont compris, bien sûr qu'ils ont compris. Mais ils n'ont pu s'empêcher quelques instants encore de chercher dans les mots un sens qui n'existait pas. Les sonorités ne leur suffisaient pas. Ils s'étonnaient eux-mêmes, comment pouvaient-ils comprendre des mots qui n'existent pas ?
La magie des sonorités, du rythme et le talent de l'auteur ! Lorsqu'ils se sont laissés aller, lorsqu'ils ont arrêté d'avoir peur, le sens s'est enfin révélé par les sons... Alors des interprétations ont jailli, des histoires se sont emparées de ces mots sans définition dans le Larousse... Mes apprentis-acteurs se sont laissés guider par les sonorités, ils ont inscrit dans ces sons leurs propres émotions, ils ont lu avec leur propre vécu ses mots vides et des histoires sont nées.
Oh que j'aime ces moments ! 


Les mots d'une langue ne sont pas grand chose sans l'émotion, l'histoire ou la valeur qu'on leur donne.
La poésie est partout, il suffit d’ouvrir un oeil un peu différent, de laisser sa tête et son coeur travailler ensemble, pour faire d’un parapluie ou d’un chapeau une oeuvre poétique. Elle est accessible à tous, petits et grands, en parlant directement au coeur quelque soit sa langue.
Why poetry?
​I love words, sounds, rhythms, languages. I love being time and time again surprised and lost in my own language. I love that it takes me off track before taking me on new roads. I love that men had the idea of using it to write poetry... Poetry, still and forever an unknown world, too imprinted of... Of what? Of... I don't find the words... Here we go, I am lost in my own language ! The word won't come to my mind, it's hidden somewhere so I go look for it, so I get a more precise thought! Words from others sometimes arrive to save us from this vertigo: "ringarde, dépassé, désuète or completely useless poetry?" Jean Pierre Simeon asks in his book "La vitamine P, La poésie, pourquoi, pour qui, comment?" and I continue with him because his words in this instant, "
je pense, à l'inverse, qu'elle est le ferment de l'avenir et que nous en avons aujourd'hui un besoin vital. Car il n'y aura pas d'avenir humain sans l'humain... Or, plus encore que les équilibres économique et financier, ce qui est en péril dans notre société, c'est l'humain, autrement dit ce qui fonde notre humanité : une conscience ouverte, la relation confiante à l'autre, la volonté d'un mieux-être individuel et collectif. La poésie est cette école d'humanité. Elle est à la portée de tous, l'occasion d'une compréhension dynamique du monde qui nous entoure et du monde que chacun est à lui-même." Thank you Mr Siméon.

I have worked on a poem from Henri Michaux, Le Grand Combat. This poem is in big part written with words that don't exist, only the sounds and rhythms makes sense.
Oh, scary on the first read, a sort of despair appeared in their eyes, the worry of lack of vocabulary, the worry of not understanding, why so many unknown words!
And then I read it to them... They understood, of course they understood. But they couldn't help themselves they had to look in the words for some inexistant meaning. They surprised themselves, how could they understand words that don't exist?
The magic of sounds, of rhythms and the talent of this author!
When they finally let go, when they stopped being afraid, the meaning finally revealed itself by sounds... So interpretations appeared, stories took over the words with no definition in the Larousse... My actors learners let themselves be guided by sounds, they wrote in those words their own emotions, they read with their own memories these empty words and stories were born.
Oh how much I love these moment!
he words of a language are not much without emotion, the story or value that we give them.
Poetry is everywhere, we just have to open our eyes, letting our head and heart to work together to make an umbrella or a hat a poetical work. It is accessible to all, young and old, speaking directly to the heart, whatever its language.

Le grand combat - Henri Michaux

Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drôle ;

Il le partiel et le libuque et lui baruffle les ouillais ;

Il le tocarde et le marmine,

Le manage race à ri et ripe à ra.

Enfin il l’écorcobalisse.

L’autre hésite, s’espudrine, se délaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;

Il se reprise et s’emmargine… mais en vain

Le cerceau tombe qui a tant roulé.

Abrah ! Abrah ! Abrah !

Le pied a failli !

Le bras a cassé !

Le sang a coulé !

Fouille, fouille, fouille,

Dans la marmite de son ventre est un grand secret

Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;

On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne

Et vous regarde,

On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.

    You want to know more, be part of these projects or just to say something:

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Variations énigmatiques : le "e muet" en français. 2ème partie

9/7/2016

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Suite de l'article, Variations énigmatiques : le "e muet" en français. 1ère partie.  
Avant d'aller plus loin, il faut que je vous précise que tout le monde n'est pas d'accord sur le sujet. Les livres de phonétiques se contredisent et proposent des règles compliquées à mettre en pratique. Ce qui est sûr :
  1. Normalement on ne prononce pas l'e muet à la fin d'un mot, voir article précédent.
  2. Normalement on ne prononce pas l'e muet quand on le trouve au moins dans la deuxième syllabe du mot.
  3. Normalement, plus le langage est soutenu, plus on prononce l'e muet.
  4. Normalement, plus le langage est familier, moins on prononce l'e muet.
  5. Normalement, dans certaines régions l'e muet devient très expressif et s'invite un peu partout, dans le sud de la France par exemple ;-)
Remarquez bien, le mot qui débute chaque phrase, normalement... voilà bien le problème... normalement ! Alors si vous avez un doute, mieux vaut prononcer ce "e" si capricieux sauf bien sûr ceux qui sont INTERDITS ;-) 

Observez :
Vous pouvez choisir de prononcer ou de ne pas prononcer "le e" quand il est suivi par une consonne : 
1. Mange ce gateau (5 syllables = man-ge-ce-ga-teau)
2. Mang(e) ce gateau (4 syllables = man-jce-ga-teau)
Vous ne pouvez JAMAIS prononcer le "e" lorsqu'il est suivi d'une voyelle : 
3. Mang(e) un gateau. (4 syllables = man-jun- ga-teau)

Vous pouvez choisir de prononcer ou de ne pas prononcer "le e" quand il est suivi par une consonne : 
4. Regarde là-bas (5 syllables = re-gar-de-la-ba)
5. Regard(e) là-bas (4 syllables = re-gar-dla-ba)
Vous ne pouvez JAMAIS prononcer le "e" lorsqu'il est suivi d'une voyelle : 
6. Regard(e) ici (4 syllables = re-gar-di-ci)

Vous pouvez choisir de prononcer ou de ne pas prononcer "le e" quand il est suivi par une consonne : 
7. Le vent souffle fort. (5 syllables = le-vent-sou-ffle-fort)
​8. Le vent souffl(e)  fort. (4 syllables = le-vent-sou-fffort)*
Vous ne pouvez JAMAIS prononcer le "e" lorsqu'il est suivi d'une voyelle : 
9. Le vent souffl(e) encore ( 5 syllables = le-vent-sou-flen-cor)

* Écoutez attentivement l'enregistrement ci-dessous. Remarquez le "L" qui disparait avec le "e" ! 

2. L'e muet au moins dans la deuxième syllabe

Normalement on ne prononce pas l'e muet quand on le trouve au moins dans la deuxième syllabe du mot.
Par exemple : 
2ème syllabe : dang(e)reux, ach(e)ter, am(e)ner, dév((e)lopper, méd(e)cin*...
3ème syllabe : normal(e)ment, complèt(e)ment, sauvag(e)ment, dérang(e)ment...
4ème syllabe : renouvèl(e)ment, dédommag(e)ment, dév(e)lopp(e)ment...

* Remarquez la transformation du son. Qu'est-ce que vous entendez ? Je l'expliquerai dans un prochain article. 

Exceptions

Bon, il y a bien sûr des exceptions, trop facile sinon !
  • Quand le mot serait trop difficile à prononcer, par exemple : mercredi. L'enchaînement cr et d serait vraiment trop dur à dire.
  • Quand le e est suivi de lier, nier, riez, rions, mions... Atelier, chandelier, pal(e)frenier, nous chanterions, nous appelions...
  • Et puis pour des raisons indéterminées selon Jean-Michel Kalmbach dans les mots suivants : apercevoir, guenon, benêt, concevoir, échevelé, ensevelir, énervement, femelle, semer, garnement, porcherie, inversement, peler, penaud, quelque chose*, quelquefois*, quelque part*, peser (et formes conjuguées) bedaine, forgeron, quenouille, querelle, fenouil, squelette, secousse.
*Le e final de ces mots est généralement maintenu. S'il disparait il emmène avec lui le "l" : kekchoz, kekfois, kekpar.

Dans la vie réelle... Si la télé fait partie de la vie réelle ;-)

Écoutez cette pub sans les sous-titres. Puis mettez les sous-titres, j'ai enlevé tous les E qui ne sont pas prononcés !
​Plus bas, vous trouverez une explication plus détaillée si vous le souhaitez.
En vert, les e qui disparaissent en fin de mot.
En rouge les e qui disparaissent dans la deuxième syllabe.
En violet les e qui se transforment en é, ou è…
En orange les e qui disparaissent et souvent transforment le son en partant.
En gras les e qui sont restés. Pas nombreux !

Cinq vies ! Ben bien sûr qu'un papier peut viv’(1) 5 vi’, parfois plus mêm’ !
Ben euh... moi j'ai eu la chanc’ de démarrer en journal… un quotidien... (rires) 
Ben oui, c'est pas un’ vi’ très longu’ mais c'est intens’, c'est un très bon souv’nir. 
Ah et puis après j'ai été un annuair’, pendant... deux ans. 
Ah et y'a longtemps, j'ai été un joli p’tit(2) roman, en poch’, pas un grand succès mais... un premier roman c'est toujours émouvant.
Voilà, ben après tout ça, m
e voilà en... en prosp
ectus, Un’ vi’ simpl’ et pratiqu’ quoi.(3)
Non, bien sûr on sait jamais à l’avanc’. On mérit’ tous de viv’(1) plusieurs vi’, mais bon… C'est pas automatiqu’.
On connait tous des histoir’ de papiers qui finiss’ brûler comm’ un vulgair’ déchet. Abandonné !
Aucun papier ne méri
t’ de mal finir comme ça; bêt’ment…
Si
j’ pouvais(4) choisir ? euh... un beau papier... un papier à lettr’, finir en lettre d’amour… ouais ! Ça ça m’ plairait bien !
Mais bon, j’ prends(4) c’ qui vient, c'est la vi’ !
J
e peux ? Ben, j’ voulais(4) juste remercier tous ceux qui m'ont trié, c'est grâ
c’ à(3) eux que j'ai pu viv’ tout’ ces vi’, Merci…


(1) Dans le mot "vivre", deux lettres s’effacent “re” pour faciliter l’enchaînement avec "cinq".

(2) "Petit", voilà un "e" qui disparait dans la première syllabe !
(3) Remarquez le bel enchainement entre "simple" + "et" = "simplé" et celui entre "grâce" + "à" = "graça". Celui entre "pratique" + "quoi" = "pratiquoi"
(4) Remarquez la différence de son entre : "j'pouvais", "j'prends" et "j'voulais". Qu'est-ce que vous remarquez ?
Vous avez des questions ? N'hésitez pas à les poser sur la page facebook, j'y répondrai avec plaisir. 
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Le plaisir des mots : Donner

9/7/2016

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Donner

Ce que Larousse ​dit :

Larousse est très bavard sur le sujet :-) Rendez-vous sur le site si vous voulez en savoir plus.

Donner verbe transitif : céder, offrir gratuitement à quelqu'un quelque chose qu'on possédait ou qu'on a soi-même acheté à cet effet, lui en faire cadeau. Elle m'a donné son collier de perles. 

Quelques expressions : 
Donner de la confiture au cochon (donner à quelqu'un qui ne le mérite pas ou qui ne sait pas l'apprécier)
Donner carte blanche (donner la liberté d'agir à sa façon)
Donner du fil à retordre (causer des difficutés ou des ennuis à quelqu'un)
Donner un tuyau à quelqu'un (donner un renseignement confidentiel à quelqu'un)
Donner sa langue au chat (Renoncer à trouver la solution)
Donner le change (faire prendre une chose pour une autre)
Donner le bon Dieu sans confession (apparence d'honnêteté)

​Plus de détail sur ces expressions, c'est par ici. 

Pourquoi j'aime ce mot en trois points :

1.  J'aime ce mot parce que donnez la vie c'est beau, non ?
2. J'aime ce mot parce qu'il donne à penser, à croire, à rêver...
3. J'aime ce mot parce qu'il est si simple et si complexe, si pauvre et si riche.
​
Je vous donne mon humeur du jour en cadeau : Nougaro, vous connaissez ? Les français oui, c'est sûr ! But you, Australian people, do you know him? Claude Nougaro with his so nice accent...  Listen, the text is below if you want. Enjoy...

Claude Nougaro - Amstrong

Armstrong, je ne suis pas noir,
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir,
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau,
Rien, rien, rien ne luit là haut
Les anges... zéro
Je suis blanc de peau


Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir,
Du noir en dedans
Chante pour moi, Louis, oh ! oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh ! moi
Qui suis blanc de peau


Armstrong, la vie, quelle histoire !
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc,
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi,
Noir ou blanc de peau
​

Armstrong, un jour, tôt ou tard,
On n'est que des os...
Est ce que les tiens seront noirs ?
Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia !
Au delà de nos oripeaux,
Noir et Blanc
Sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau

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Le plaisir des mots : Chaos

3/7/2016

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Chaos

Ce que Larousse dit : 

​Nom masculin
  1. Confusion générale des éléments de la matière, avant la formation du monde
  2. Ensemble de choses sens dessus dessous et donnant l'image de la destruction, de la ruine, du désordre : Le chaos des immeubles effondrés.
  3. État de confusion générale : Mettre le chaos dans une économie fragile par des mesures intempestives.

Quelques synonymes

  1. Enchevêtrement
  2. Anarchie, désordre, perturbation, tumulte


Quelques contraires

  1. Arrangement, ordonnance
  2. Clarté, équilibre, harmonie, ordre, organisation

Ne pas confondre : Chaos et Cahot (saut, bond que fait une voiture en roulant sur un chemin difficile)

Vous voulez en savoir plus, cliquez sur Larousse

Pourquoi j'aime ce mot en trois points :

1. J'aime ce mot parce que cette phrase de Nietzsche a été là tout au long de ma vie pour me rappeler que ce chaos intérieur n'est bien souvent que le départ de quelque chose de plus riche; qu'il ne faut pas avoir peur de ce désordre intérieur parce que de lui peut naître de si belles choses.

2. J'aime ce mot parce que j'ai pu offrir cette phrase de Nietzsche à de nombreuses âmes perdues ;-) Et je sais, que comme  pour moi, elle a été une lumière dans la noirceur de leur désespoir.

3. J'aime ce mot parce que j'aime les naissances... et qu'avant chaque naissance règne toujours un certain désordre chaotique ;-)

Écoutez et répétez si vous voulez ;-)
Chaos - Le chaos - Chaotique - Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse.

Bande annonce du film : Chaos de Coline Serreau 

La poésie après le chaos - Alain Foix
Article - Libération 1er octobre 2001

Lire ou écouter, ou bien écouter puis lire, ou bien écouter en lisant, ou bien lire en écoutant ;-) À vous de choisir. 
(Désolée pour la qualité du son qui est loin d'être parfaite et pour mes terribles sifflantes (les S qui sifflent), malheureusement je ne suis pas bien équipée et je ne comprends rien au réglage sonore !)
Comment faire de la poésie après l'apocalypse? Question posée par les poètes après Auschwitz, question à reposer sans cesse après chaque crime contre l'humanité. Il n'y a pas d'échelle de l'horreur car elle dépasse la mesure même de l'entendement. Chaque crime de cette nature par sa déflagration inouïe creuse la fosse d'un absolu silence de l'âme. Alors on est en droit, au-delà de toute raison de reposer cette question après Sabra et Chatila, après les génocides qui ont plombé l'actualité, les crimes de la Bosnie et, hier encore, ce 11 septembre 2001, après les Twin Towers. Question qui peut paraître futile voire déplacée, hors de propos.
Qu'a-t-on besoin d'artistes, que peut faire un poète lorsque la chair et l'âme sont à ce point meurtries? Et puis l'horreur n'a-t-elle jamais empêché l'artiste de subsister? On jouait bien Mozart près des chambres à gaz. Bien entendu, mais la question n'est pas celle de l'artiste ou du poète mais, par ce biais, celle de l'humanité. Cette question que se pose le poète est celle de l'homme qui s'interroge sur son humanité. A quoi bon l'art, à quoi bon le poète si je ne suis sûr d'être un humain?
Ce ne sont pas les poètes mais les guerriers, armés de certitude, qui lèvent sans sourciller le glaive vengeur du Bien contre les hordes du Mal. L'artiste en tant qu'artiste a cette nécessité de se trouver au coeur de la blessure. Ce qui blesse l'homme par ces actes indicibles n'est pas qu'il soit meurtri par un autre que lui, par un monstre ou un alien. L'horreur ici, c'est le visage humain, celui de son prochain. Ainsi, en quelque sorte, un crime contre l'humanité est un suicide de l'homme par procuration. Au coeur de la blessure, l'artiste est la victime et le bourreau, indissociablement.
La question n'est pas la faute, pas la culpabilité, mais bien leur dépassement. C'est l'acte en lui-même comme déflagration, comme irruption d'un impossible advenu. Alors crier vengeance, c'est un peu comme se divertir selon Pascal, c'est s'oublier. Ici, le vrai divertissement prend le masque de la guerre.
Poser la question de l'Art après le crime, c'est refuser de divertir, c'est refuser l'oubli. C'est dire que l'art n'est pas en son essence divertissement, mais nécessaire lucidité. En se posant cette question, l'artiste pose celle de la mémoire, celle de l'après, de la rupture entre passé et avenir. Cette question de l'après comporte celle du recommencement, du nouveau commencement.
Comment renaître après la catastrophe? Comment danser encore? Comment danser après Hiroshima et Nagasaki? La danse du butôh, la danse des ténèbres, fut la réponse des Japonais après les bombes. Une danse de morts vivant leur mort, une danse du comment être mort en demeurant vivant. Kazuo Ohno et à sa suite tant d'autres comme Carlotta Ikeda et Ko Murobushi, Amagatsu ou Sankaï Juku ont dansé cette mort dans la vie après Hiroshima. Corps-foetus rentrés en soi en implosion de soi, visages irradiés et extatiques souriant d'une douleur inexprimable. Corps tordus et desquamés. La peau s'arrache avec les dents et tombe en cent lambeaux: c'est Carlotta Ikeda qui danse Ainsi parlait Zarathoustra. Et le groupe Sankaï Juku s'accroche blanc comme des cadavres, crâne rasé et tête en bas, en haut d'un gratte-ciel comme d'improbables chauves-souris dans les ténèbres éblouissantes du jour. L'un d'eux tombe et perd la vie. Et une enfant qui hurle en courant vers une caméra, le dos brûlé par le napalm. La forêt flambe derrière elle. Le napalm brûle dans les veines saillantes du grand Jimi [Hendrix] échevelé. Sa guitare flambe en distordant l'hymne américain fondu en un grand cri. En prime-time, les hélicoptères des marines se jettent dans les eaux vertes du Mékong comme des poissons paniqués se jettent sur la rive, des incendiés par la fenêtre. L'Oncle Sam se suicide en direct. Comment faire du cinéma après ça? Et Coppola revient en mascarade. Hélicoptère tout neuf et chapeau blanc texan vissé sur le crâne, un général absurde fait du surf sous la mitraille. Le même sinon son frère qui chevauchait la bombe du bon docteur Folamour. A pleins gaz, les haut-parleurs recrachent la chevauchée de la Walkyrie.
Au fond fétide de la forêt, un vieux foetus au beau visage, ayant bien trop vécu, se tient le crâne nu pour contenir une implosion de soi. On ne sait s'il vit encore ou s'il est l'âme vivante d'une forêt de morts. On ne peut rien pour lui. Il ne peut rien pour nous. On peut tout juste l'avoir aperçu dans les ténèbres de son trou noir. Ce foetus-là revient déjà de loin, bien au-delà de nous, de l'an 2001, de l'Odyssée, sur la musique de Zarathoustra. Zarathoustra, encore lui, encore ce vieux danseur, marcheur infatigable avec son cadavre sur le dos. Il aura traversé le siècle. Il est son propre chemin, celui de l'éternel recommencement. Kubrick et Coppola, ou comment filmer après l'apocalypse.
Zarathoustra est la réponse. Car la vie renaît après les incendies. Ce siècle qui devait voir la fin du monde nous dit qu'il y a autant de fins qu'il y a de catastrophes. Qu'il y a autant de mondes qu'il y a de fins, autant de fins qu'il y a de mondes. On savait les civilisations mortelles. Mais maintenant, on les voit mourir. Et seuls les mythes sont immortels. Ils sont comme des phénix renaissant sur les ruines des édifices. La tour de Babel tombe, les tours jumelles s'effondrent. Une autre tour naîtra. Mais le Nouveau Monde se découvre déjà vieux en date du 11 septembre, aussi vieux qu'un vieux foetus. Et l'Amérique alors découvre le monde. Non, nous ne sommes pas tous des Américains comme le claironnent stupidement certains médias. Mais nous sommes bien tous des Indiens, nus devant l'effondrement venu du ciel du grand totem de Manhattan. Faut-il lancer des tomawaks d'un monde devenu vieux sur un monde déjà en ruines? Ou bien sortir la plume, écrire encore et encore sur la braise encore brûlante, danser pieds nus dans la fournaise? Sans doute faut-il toujours recommencer. Sans doute la poésie est-elle la peau brûlée du monde.
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