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Le plaisir des mots : Chaos

3/7/2016

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Chaos

Ce que Larousse dit : 

​Nom masculin
  1. Confusion générale des éléments de la matière, avant la formation du monde
  2. Ensemble de choses sens dessus dessous et donnant l'image de la destruction, de la ruine, du désordre : Le chaos des immeubles effondrés.
  3. État de confusion générale : Mettre le chaos dans une économie fragile par des mesures intempestives.

Quelques synonymes

  1. Enchevêtrement
  2. Anarchie, désordre, perturbation, tumulte


Quelques contraires

  1. Arrangement, ordonnance
  2. Clarté, équilibre, harmonie, ordre, organisation

Ne pas confondre : Chaos et Cahot (saut, bond que fait une voiture en roulant sur un chemin difficile)

Vous voulez en savoir plus, cliquez sur Larousse

Pourquoi j'aime ce mot en trois points :

1. J'aime ce mot parce que cette phrase de Nietzsche a été là tout au long de ma vie pour me rappeler que ce chaos intérieur n'est bien souvent que le départ de quelque chose de plus riche; qu'il ne faut pas avoir peur de ce désordre intérieur parce que de lui peut naître de si belles choses.

2. J'aime ce mot parce que j'ai pu offrir cette phrase de Nietzsche à de nombreuses âmes perdues ;-) Et je sais, que comme  pour moi, elle a été une lumière dans la noirceur de leur désespoir.

3. J'aime ce mot parce que j'aime les naissances... et qu'avant chaque naissance règne toujours un certain désordre chaotique ;-)

Écoutez et répétez si vous voulez ;-)
Chaos - Le chaos - Chaotique - Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse.

Bande annonce du film : Chaos de Coline Serreau 

La poésie après le chaos - Alain Foix
Article - Libération 1er octobre 2001

Lire ou écouter, ou bien écouter puis lire, ou bien écouter en lisant, ou bien lire en écoutant ;-) À vous de choisir. 
(Désolée pour la qualité du son qui est loin d'être parfaite et pour mes terribles sifflantes (les S qui sifflent), malheureusement je ne suis pas bien équipée et je ne comprends rien au réglage sonore !)
Comment faire de la poésie après l'apocalypse? Question posée par les poètes après Auschwitz, question à reposer sans cesse après chaque crime contre l'humanité. Il n'y a pas d'échelle de l'horreur car elle dépasse la mesure même de l'entendement. Chaque crime de cette nature par sa déflagration inouïe creuse la fosse d'un absolu silence de l'âme. Alors on est en droit, au-delà de toute raison de reposer cette question après Sabra et Chatila, après les génocides qui ont plombé l'actualité, les crimes de la Bosnie et, hier encore, ce 11 septembre 2001, après les Twin Towers. Question qui peut paraître futile voire déplacée, hors de propos.
Qu'a-t-on besoin d'artistes, que peut faire un poète lorsque la chair et l'âme sont à ce point meurtries? Et puis l'horreur n'a-t-elle jamais empêché l'artiste de subsister? On jouait bien Mozart près des chambres à gaz. Bien entendu, mais la question n'est pas celle de l'artiste ou du poète mais, par ce biais, celle de l'humanité. Cette question que se pose le poète est celle de l'homme qui s'interroge sur son humanité. A quoi bon l'art, à quoi bon le poète si je ne suis sûr d'être un humain?
Ce ne sont pas les poètes mais les guerriers, armés de certitude, qui lèvent sans sourciller le glaive vengeur du Bien contre les hordes du Mal. L'artiste en tant qu'artiste a cette nécessité de se trouver au coeur de la blessure. Ce qui blesse l'homme par ces actes indicibles n'est pas qu'il soit meurtri par un autre que lui, par un monstre ou un alien. L'horreur ici, c'est le visage humain, celui de son prochain. Ainsi, en quelque sorte, un crime contre l'humanité est un suicide de l'homme par procuration. Au coeur de la blessure, l'artiste est la victime et le bourreau, indissociablement.
La question n'est pas la faute, pas la culpabilité, mais bien leur dépassement. C'est l'acte en lui-même comme déflagration, comme irruption d'un impossible advenu. Alors crier vengeance, c'est un peu comme se divertir selon Pascal, c'est s'oublier. Ici, le vrai divertissement prend le masque de la guerre.
Poser la question de l'Art après le crime, c'est refuser de divertir, c'est refuser l'oubli. C'est dire que l'art n'est pas en son essence divertissement, mais nécessaire lucidité. En se posant cette question, l'artiste pose celle de la mémoire, celle de l'après, de la rupture entre passé et avenir. Cette question de l'après comporte celle du recommencement, du nouveau commencement.
Comment renaître après la catastrophe? Comment danser encore? Comment danser après Hiroshima et Nagasaki? La danse du butôh, la danse des ténèbres, fut la réponse des Japonais après les bombes. Une danse de morts vivant leur mort, une danse du comment être mort en demeurant vivant. Kazuo Ohno et à sa suite tant d'autres comme Carlotta Ikeda et Ko Murobushi, Amagatsu ou Sankaï Juku ont dansé cette mort dans la vie après Hiroshima. Corps-foetus rentrés en soi en implosion de soi, visages irradiés et extatiques souriant d'une douleur inexprimable. Corps tordus et desquamés. La peau s'arrache avec les dents et tombe en cent lambeaux: c'est Carlotta Ikeda qui danse Ainsi parlait Zarathoustra. Et le groupe Sankaï Juku s'accroche blanc comme des cadavres, crâne rasé et tête en bas, en haut d'un gratte-ciel comme d'improbables chauves-souris dans les ténèbres éblouissantes du jour. L'un d'eux tombe et perd la vie. Et une enfant qui hurle en courant vers une caméra, le dos brûlé par le napalm. La forêt flambe derrière elle. Le napalm brûle dans les veines saillantes du grand Jimi [Hendrix] échevelé. Sa guitare flambe en distordant l'hymne américain fondu en un grand cri. En prime-time, les hélicoptères des marines se jettent dans les eaux vertes du Mékong comme des poissons paniqués se jettent sur la rive, des incendiés par la fenêtre. L'Oncle Sam se suicide en direct. Comment faire du cinéma après ça? Et Coppola revient en mascarade. Hélicoptère tout neuf et chapeau blanc texan vissé sur le crâne, un général absurde fait du surf sous la mitraille. Le même sinon son frère qui chevauchait la bombe du bon docteur Folamour. A pleins gaz, les haut-parleurs recrachent la chevauchée de la Walkyrie.
Au fond fétide de la forêt, un vieux foetus au beau visage, ayant bien trop vécu, se tient le crâne nu pour contenir une implosion de soi. On ne sait s'il vit encore ou s'il est l'âme vivante d'une forêt de morts. On ne peut rien pour lui. Il ne peut rien pour nous. On peut tout juste l'avoir aperçu dans les ténèbres de son trou noir. Ce foetus-là revient déjà de loin, bien au-delà de nous, de l'an 2001, de l'Odyssée, sur la musique de Zarathoustra. Zarathoustra, encore lui, encore ce vieux danseur, marcheur infatigable avec son cadavre sur le dos. Il aura traversé le siècle. Il est son propre chemin, celui de l'éternel recommencement. Kubrick et Coppola, ou comment filmer après l'apocalypse.
Zarathoustra est la réponse. Car la vie renaît après les incendies. Ce siècle qui devait voir la fin du monde nous dit qu'il y a autant de fins qu'il y a de catastrophes. Qu'il y a autant de mondes qu'il y a de fins, autant de fins qu'il y a de mondes. On savait les civilisations mortelles. Mais maintenant, on les voit mourir. Et seuls les mythes sont immortels. Ils sont comme des phénix renaissant sur les ruines des édifices. La tour de Babel tombe, les tours jumelles s'effondrent. Une autre tour naîtra. Mais le Nouveau Monde se découvre déjà vieux en date du 11 septembre, aussi vieux qu'un vieux foetus. Et l'Amérique alors découvre le monde. Non, nous ne sommes pas tous des Américains comme le claironnent stupidement certains médias. Mais nous sommes bien tous des Indiens, nus devant l'effondrement venu du ciel du grand totem de Manhattan. Faut-il lancer des tomawaks d'un monde devenu vieux sur un monde déjà en ruines? Ou bien sortir la plume, écrire encore et encore sur la braise encore brûlante, danser pieds nus dans la fournaise? Sans doute faut-il toujours recommencer. Sans doute la poésie est-elle la peau brûlée du monde.
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