Un de mes apprentis "French-actor" m'a écrit hier soir une émotion au sujet d'un documentaire sur Ami Whinehouse qu'il venait de voir. Sur son conseil, je le poste ici : Lui : Après j'ai regardé le documentaire sur Amy Winehouse : L'art, c'est comme une drogue, non, c'est une drogue. Pourquoi les artistes ont besoin des autres drogues ? Je ne sais pas. Moi, je connais les drogues, un peu, mais ça me fait triste, me fait pleurer même, qu'une vie, une personne si talentueuse s'est éteinte si brutalement, sans raison, des raisons insaisissables peut-être. Mais, c'est pareil. Elle n'existe plus. Amy, je ne vous connaissais pas mais tu m'as touché. Moi : Après quoi ? Oui, je pense aussi que l'art est une drogue mais tous les artistes n'ont pas besoin de drogue. Ils sont nombreux aussi les non artistes qui meurent d'overdose et dont on ne parle pas ! N'oublie pas, qu'être artiste aujourd'hui rime souvent avec être connu, donc ça se remarque plus. Et puis aussi être artiste est un état difficile. La création t'oblige à penser toujours plus, à regarder la vie plus en profondeur dans tout ce qu'elle a de beau mais de terrible aussi. Créer t'oblige à sortir de ta zone de confort en permanence, à te mettre en risque parfois un peu trop. Très souvent aussi, les artistes ont un mal être profond qui les pousse à la création mais ils ne sont pas assez solides pour supporter le monde médiatique qui va avec leur notoriété. Ce monde là est tellement difficile. Être artiste c'est aussi accepter et même cultiver sa sensibilité, je dirai même son hyper sensibilité... sans elle il n'y a pas de création possible. Mais qui dit sensibilité dit aussi souffrance... Les artistes ont souvent (pas toujours) ce mal être qui les pousse à créer et cette fragilité de départ est comme un gouffre qui s'ouvre de plus en plus... plus ils créent plus ils sont lucides, plus ils se sentent forts et deviennent fragiles dans le même temps... Terrible paradoxe ! Et puis, effectivement comme tu le dis, l'art est une drogue, mais les artistes ne sont pas toujours en état de création et ces grands vides de création font peur, ils n'ont plus de décharge d'adrénaline, plus d'excitation... c'est vide et ça fait peur, alors ils ont besoin d'autre chose, malheureusement c'est souvent la drogue ou l'alcool pour remplir ce vide soudain. Mais je connais beaucoup d'artistes qui n'ont pas recours à ce genre de drogue là, heureusement ;-) J'adore ta dernière phrase, qui à priori n'est pas juste grammaticalement puisque tu utilises le "vous" et le "tu" dans la même phrase mais ça lui donne toute sa poésie :-) L'as-tu fait exprès ? Lui : C'était un film de la vie et la carrière de la chanteuse de jazz Amy Winehouse qui est morte d'une overdose de drogue en 2011 à l'âge de 27 ans. J'adore ton explication, c'est pour ton blog peut-être ? La faute de grammaire tu ... vous : à ce temps là je ne l'ai pas marqué. Je l'ai écrit sans réfléchir. Mais je vois maintenant que c'est une vrai réflexion de mon émotion : le "vous" est du respect et le "tu" est du lien émotionnel à cette éblouissante mais trouble femme. Ce que j'aime particulièrement dans cet échange, outre le propos, ce sont les fautes. Il y a des fautes qui ne gênent pas la compréhension alors je ne vais pas en parler, on n'est pas en classe de français ! Mais il y en a trois qui méritent selon moi que l'on s'y arrête :-) "Après j'ai regardé le documentaire..." Après quoi ? Cette formulation, induit un avant... Je suis un peu perplexe, peut-être avais-je raté un premier courriel ? Je regarde mais non. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre qu'il voulait dire : "Après avoir regardé un documentaire sur Ami..." ou alors utilisé "après que j'ai regardé un documentaire..." (après que+indicatif) règle un peu confuse pour moi aussi;-) Elle est ici si vous voulez "Mais je vois maintenant que c'est une vrai réflexion de mon émotion", une émotion qui pense, c'est beau ça ;-) Reflexion est très certainement un faux-ami et j'aime beaucoup les faux-amis (dans le langage of course;-). Je les aime beaucoup parce qu'ils sont souvent porteurs de poésie ! Dans ce cas, il voulait dire je pense "mais je vois maintenant que cette erreur reflète bien mon émotion" ou encore pour reprendre sa phrase au plus près : "mais je vois maintenant que c'est un vrai reflet de mon émotion" Vous/tu dans la même phrase et pour la même personne ;-) Et puis il y a cette faute merveilleuse, une faute qui exprime à elle seule toute son émotion, une faute poétique : "Amy, je ne vous connaissais pas mais tu m'as touché". C'est sûrement cette phrase qui me donne le plus envie de découvrir cette artiste que je ne connais pas. Merci... *Épistolaire : correspondance par lettre. Bon par email dans ce cas, mais j'aime beaucoup ce mot ;-)
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